Il y a les cantates, les messes, les oratorios. Il y a aussi les motets, que l’on a un peu tendance à négliger. Ce programme éclairé par le plus grand spécialiste vivant de la musique de Bach dans la sphère francophone, à savoir Gilles Cantagrel, sera l’occasion d’un coup de projecteur bienvenu sur ce pan essentiel de l’art sacré, articulé autour de la fi gure centrale du grand Bach.

Héritier polyphonique du chant grégorien monodique, le motet voit la voix supérieure de l’organum – le cantus – non seulement s’ornementer, mais s’enrichir de nouvelles parties, que l’on nomme justement motet, dérivé du terme français mot : des parties dont les mots s’évadent du cadre strict des textes liturgiques pour embrasser un champ de plus en plus vaste, débordant même du sacré. Cette émancipation de la forme conduit à son éclatement au début de l’époque baroque.